AM508E Potentiomètres
Le microphone AM-508E de chez Adonis est à mon avis une belle réussite. On peut toujours critiquer, bien sûr, mais force de reconnaître ses atouts et l’excellence des reports de modulation obtenus.
Un utilisateur de mes amis m'a demandé un jour s'il on pouvait disposer du réglage de niveau de compression ainsi que du niveau de sortie de manière plus accessible que par le dessous du microphone.
De plus, en position LOW, la compression peut être jugée insuffisante alors qu'en position HI, c'est carrément trop. Pourquoi ne pas rendre ce réglage variable ?
C'est d'autant plus réalisable que la commutation existante ne fait que relier C4 à la masse via une résistance de 560 ohms en position LOW et une résistance de 10k en position HI.
L'idée est donc de laisser la position HI avec sa résistance de 10k (R8) afin de pouvoir passer en 45 dB si on le souhaite. Et en position LOW, à la place de R7, mettre 270 ohms en série avec un potentiomètre de 4,7k et ainsi permettre une plage de réglage entre quelques dB et environ 30 dB.
Quant au niveau de sortie ajustable via une petite résistance variable à laquelle il faut accéder avec un tournevis, cela peut être considéré peu pratique en fonction de l'utilisation. La remplacer par un potentiomètre accessible sur le dessus du micro est tout indiqué.
La modification proposée
Elle consiste en l'ajout de deux potentiomètres miniatures sur la partie plane attenante à la base du col de cygne. La place disponible est suffisante, tant dessus qu'à l'intérieur, à condition de s'en tenir aux 14 mm disponibles sous le support de piles.
Le potentiomètre de gauche sera celui commandant le niveau de compression et tombera juste en vis-à-vis de R7 situé au bord de la platine. Celui de droite réglera le niveau de sortie, lui aussi se trouvant du bon coté par rapport à l'ajustable situé sur la platine.
L'opération la plus délicate, en fait, concerne la partie mécanique. Mon projet étant de ne faire dépasser que l'extrémité de l'axe de chaque potentiomètre pour d'une part permettre l'emploi de petits boutons et d'autre part ne pas avoir d'écrou visible.
Les potentiomètres
Ce sont des miniatures que l'on trouve assez facilement sur ebay (chercher PMA4K7P, PMA1KP ou RK097N). Ils présentent l'intérêt d'être de très petite taille, de disposer d'un axe court et de pouvoir se souder sur un circuit imprimé.
Leur support s'articule en trois petits circuits imprimés étamés. Deux reçoivent chaque potentiomètre et le troisième fait la liaison entre les deux autres et forme ainsi une petite plateforme qui viendra se coller à l'intérieur du boîtier. Cela permet de laisser la partie filetée, devenue inutile, à l'intérieur du boîtier et de ne faire dépasser que les axes.
Mise en place
Les dimensions notées sur le croquis ci-contre reflètent la réalité mesurée car j'ai commencé par percer le boîtier avant de concevoir le reste.
En effet, même en prenant le plus grand soin pour réaliser les trous, des ajustements sont toujours nécessaires pour obtenir une symétrie et cela a un impact sur l'écart final entre axes.
Pour permettre un montage de telle sorte que les axes se trouvent parfaitement parallèles entre eux et perpendiculaires au support tout en respectant l'écart entre axes, j'ai procédé ainsi :
Une feuille de papier avec un trait horizontal surmonté de deux perpendiculaires espacés de la valeur calculée pour qu'une fois les circuits imprimés des potentiomètres en butée sur ces repères, les axes de curseurs soient à la bonne distance. Puis un petit scotch double face collé en appui à la fois sur la droite horizontale et sur une des droites perpendiculaires.
Chaque potentiomètre est alors collé verticalement sur ce double face pour que son circuit imprimé soit au bon endroit, au repère, tandis que le boîtier du potentiomètre est aligné sur le guide horizontal.
Ensuite, poser le circuit imprimé prévu pour relier les deux autres et le fixer par un point de soudure est un jeu d'enfant.
L'ensemble étant à présent suffisamment rigide, il est posé sur un étau pour terminer le soudage entre les circuits. Le circuit le plus long est ensuite encollé et l'ensemble est mise en place et collé au boîtier.
Il ne reste plus qu'à mettre les boutons et procéder au câblage.
Câblage
L'ancien ajustable a été préalablement ôté et remplacé par une portion de trois fils en nappe dont chaque extrémité est soudée sur le potentiomètre de 1k.
Concernant le réglage du taux de compression, R7 préalablement ôtée est remplacée par un fil coté masse et une résistance de 270 ohms de l'autre coté. Leurs extrémités vont se souder sur le deuxième potentiomètre (celui de 4k7).
Les connecteurs venant de la fiche châssis micro et de la cellule micro sont remis en place puis celui du boîtier piles avant de revisser le fond.
Conclusion
Je ne peux malheureusement pas sourcer les boutons utilisés car je les avais depuis longtemps, probablement récupérés dans le passé sur un appareil voué à la destruction. Mais on trouve assez facilement ce type de format convenant à un axe strié de 6mm. Préférer un bouton avec un repère situé sur le dessus comme c'est ici le cas où un creux est présent laissant même la possibilité de le combler avec de la peinture d'une couleur identique à la sérigraphie, ce qui ne manquera pas de produire son petit effet "d'origine".
Les essais ont été réalisés avec plus de 150 watts et la compression au maximum sans aucun soucis de retour HF. C'est toujours un risque d'apporter des modifications sur un microphone, surtout un modèle muni d'un boîtier plastique complètement dénué de blindage comme l'Adonis. En revanche, ce dernier est d'une part bien conçu avec de nombreux découplages HF, d'autre part les liaisons ajoutées sont suffisamment courtes.
A l'usage, les nouveaux réglages ont été très appréciés par son utilisateur qui peut à présent choisir le niveau de compression ainsi que le niveau de sortie en fonction de l'émetteur/récepteur, du mode utilisé ou du contexte ambiant plus ou moins bruyant.
Les boutons ont reçu une petite touche de peinture maquette couleur cuivre, raccord avec la sérigraphie du micro.