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Historique

De la CB à la licence radioamateur

Historique

Ma première rencontre avec la radio fut en 1980 alors que je redécouvrais une paire de talkie-walkies rangée dans un carton vestige d'un précédent déménagement. J'avais alors seize ans et me voilà cherchant quelques piles afin d'alimenter ces appareils qui n'avaient sûrement pas beaucoup servi depuis leur mise en service un jour d'anniversaire passé.

Il ne fallu pas longtemps avant que je cherche à étendre et améliorer la réception en modifiant sommairement le talkie et en remplaçant l'antenne télescopique par un coaxial se faufilant dans la cheminée jusqu'à une portion de fil électrique tendue sur le toit. Mes premiers pas en électronique et mon premier fer à souder.

Les premières écoutes furent ce que l'ont peut entendre en AM avec un récepteur large bande : les stations de radiodiffusion sur ondes courtes, Radio Pékin, Radio Moscou, Radio France International etc ... Et puis il y eut ces conversations entendues, faites de passages plus ou moins brefs sur des sujets les plus variés, chacun donnant le micro au suivant, ces codes (73... 51...?), ce jargon particulier que je commençais à noter et à comprendre, je venais d'entendre des cibistes.

Cette "CB" pour "bande du citoyen" ou "Citizen Band" n'était pas très peuplée localement et tout le monde se connaissait, de s'être déjà contacté ou entendu ou encore rencontré. Cette CB des années 80 dont j'ai rapidement fait partie était ni plus ni moins qu'un fantastique réseau social, "Faceb00k" n'a décidément rien inventé.

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Et puis il y eut les contacts en BLU sur une partie interdite mais tolérée de cette bande du 11m, un beau terrain de jeu et d'expérimentation des phénomènes de propagation, de la construction d'antennes et autres accessoires dont l'utilité était parfois discutable. C'est sur cette bande 11m et pendant plus d'une décennie que j'ai pu réaliser un beau tour du monde, des grands continents jusqu'aux plus petites iles comme Bora-Bora ou Rurutu. Mon indicatif de l'époque 14E824 était issu du Earth Dx International Group, une des premières associations internationales dont le siège social se trouvait au Brésil. Elle n'existe plus aujourd'hui mais j'utilise toujours cet indicatif.

Je me souviens aussi d'une période où je m'employais à essayer d'aller le plus loin possible avec le moins de moyens possible. Mon record ayant été l'Argentine avec 100mW pour ce qui est de la puissance et l'Australie avec moins de 10W pour la distance.

Je commençais à être de plus en plus attiré par le monde radioamateur, ayant déjà quelques bouquins traitant du sujet dont je m'inspirais souvent dans mes tentatives de constructions.

Il y avait pourtant une différence entre ces deux mondes que je trouvais un peu rédhibitoire. La CB étant née d'un besoin qu'ont les hommes d'être reliés les uns aux autres, avait d'abord une dimension humaine, la technologie du moyen employé devenant secondaire. Le radioamateurisme, lui, était né de la volonté d'expérimenter un moyen de communication, bref de se concentrer sur la dimension technique de la radio, souvent au détriment de cette dimension humaine, justement.

L'année 1992 est arrivée avec l'avènement du permis à points automobile ce qui à mon sens a été la mort programmée de la CB des années 80. Chacun pouvait alors se procurer une CB vendue sous la forme d'un kit comprenant une antenne raccourcie ridicule et un petite poste AM afin de se mettre à l'écoute du canal des routiers, le 19, et ainsi être averti en temps réel des contrôles radar. La CB est alors devenue un moyen de sauvegarde des points de son permis, mais pas seulement. Malheureusement, de ces nouveaux -faux-cibistes beaucoup ont pensé tenir là un moyen anonyme de se défouler.

C'est cette période décevante qui a finalement achevé de me motiver pour préparer et passer la licence radioamateur et je me suis petit à petit éloigné de ce 11m devenu si différent de cette décennie heureuse que j'avais connue.
Je me suis d'ailleurs longtemps demandé pourquoi le monde radioamateur n'avait pas tendu la main aux cibistes alors qu'un grand nombre d'entre eux s'intéressait autant au coté humain qu'à l'intéret technique de la radio. On aurait pu multiplier par 3 ou 4 le nombre de radioamateurs en France au cours des années 80. Mais bon...

En y repensant aujourd'hui, je suis heureux d'avoir connu cette période faste de la CB, y compris sur le plan de la propagation puisque j'ai pu profiter de deux "pics" du cycle de l'activité solaire et donc de la propagation, ces quelques rares années où l'on pouvait contacter tout les jours le Canada avec quelques watts sur une verticale voire même l'Australie !

Retour au 11m

Après de nombreuses années en tant que radioamateur, je constate que les QSO qui ont le plus marqué ma mémoire sont ceux réalisés sur le 11m, s'apparentant plus à de vraies conversations et à quelque chose d'humain. De part son statut, le radioamateur se trouve sur des bandes partagées où il n'est souvent pas prioritaire et où il doit se cantonner à la réalisation de liaison dites "expérimentales". Le QSO se réduit souvent au stricte minimum, l'échange d'indicatif et du report ponctué par un merci.

Et puis il y a les Clusters. Ce moyen maintenant sur Internet (avant, se trouvait sur le réseau packet), permet à quiconque qui aura entendu une station de la signaler, heure, fréquence, indicatif, etc...
Il suffit de surveiller un Cluster pour prendre connaissance de l'arrivée d'une station rare (dx) et de se précipiter sur sa fréquence ce qui ne manque pas de créer une "file d'attente" que l'on nomme communément "pile-up". En plus, les Clusters sont intégrés aux logiciels logbook notamment avec même la possibilité de filtrer les résultats et de piloter directement la fréquence du transceiver.

Quant on sait que les stations dx s'enregistrent souvent elle même sur les clusters pour être sures de faire plus de QSO et plus vite, on ne voit pas trop l'intéret aujourd'hui de faire de l'écoute à l'ancienne dans l'espoir de "tomber" sur une station lointaine par hasard.

Aujourd'hui, la CB n'existe plus en tant que moyen de communication local à dimension "réseau social". Il est très rare de voir une antenne sur un toit ou de croiser un véhicule équipé. Mais il existe encore quelques passionnés en BLU et ils peuvent être relativement nombreux selon les régions, en témoignent les nombreux appels entendus lorsque la propagation sporadique si particulière sur cette bande, ouvre un peu.

J'ai toujours une "oreille" sur le 11m avec mon indicatif de l'époque, 14E824, et y fait régulièrement quelques QSO en phonie et CW ;-)

Glossaire

QSO

QSO est un terme issu du code Q  et signifie : "Pouvez-vous communiquer avec ... directement" s'il s'agit d'une question, ou "Je puis communiquer avec ... directement" s'il s'agit de la réponse.

Chez les radioamateurs, ce code a été légèrement détourné. Il ne s'agit plus de poser une question ou d'y répondre mais plutôt d'évoquer une action, un état.

Ainsi, QSO devient un contact, une conversation, une liaison radio. Couramment, on dit que l'on fait un QSO.

Transceiver

Ce mot est directement tiré de l'anglais et est couramment utilisé dans le monde radioamateur pour évoquer un émetteur-récepteur.

Il résulte d'ailleurs de la compression entre Transmitter et Receiver.

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